Les déclarations d’agression au travail se multiplient auprès des fonctionnaires. Souvent, l’agression est verbale mais parfois physique. Avec quels impacts sur la victime ? Et comment agir ?
- Un café entre collègues et la conversation se transforme en inquisition, on en vient aux mains.
- Un policier veut mettre fin à une bagarre, on lui assène des coups de genou…
- Pour avoir assisté un patient, une infirmière se fait jeter par terre et doit être suivie par un psy.
- Certains hôpitaux appellent la police en renfort au moins une fois semaine.
- Un agresseur qui s’impatiente aux urgences est souvent sous l’influence de substances.
- Insulte, coup de poing, envoi d’objet… la tension met le personnel soignant à bout, rapporte la VRT S'ouvre dans un nouvel onglet.
Selon une enquête du syndicat chrétien flamand ACV S'ouvre dans un nouvel onglet, un fonctionnaire sur 4 aurait été victime de violence au travail, avec blessures physiques pour conséquence, voire psychiques, pour ¼ d’entre eux.
Évolution des cas d’agression au travail
Dommages collatéraux à l’agression : le stress, l’anxiété, la dépression, des risques de burnout… c’est ce que le service prévention d’AXA relève dans les études qu’elle mène auprès de ses clients publics et privés sur les accidents au travail suite à une agression. L’absentéisme qui trouve sa source dans les cas d’agression au travail ne doit pas être négligé. Dans quelques deux tiers des cas, rapporte le service prévention, l’absentéisme peut durer plus de trois mois.
Phénomène aussi préoccupant, les déclarations d’agression envers la fonction publique sont en hausse. En 2022, ils font quelque 12 % du total des accidents du travail chez AXA. La presse en fait l’écho, l’agressivité envers les pompiers tend à monter elle aussi. Selon Vias, la majorité des secouristes auraient déjà été insultés et la moitié d’entre eux auraient été victimes d’agression physique. Les auteurs seraient d’abord des patients, puis des personnes de l’entourage.
Un certain sentiment d’incertitude s’installe avec tout ce que nous traversons. Ce qui est source de stress et d’agressivité… la violence frappe les communes, les zones de police, les CPAS, les zones de secours, les institutions de soin… La notion de service aux personnes ne réussit pas à apaiser les esprits échaudés …
Comment se gère un cas d’agression chez AXA ?
Les mêmes critères d’acceptation s’appliquent à ce type de déclaration d’accident du travail. Néanmoins, AXA demande généralement un PV de police afin de réunir les preuves de l’agression, connaître les circonstances, identifier les agresseurs et exercer un recours éventuel.
« Généralement, la blessure physique est légère mais l’impact psychologique peut prolonger l’absence ; il engendre d’ailleurs une bonne part des incapacités de travail (34%) », souligne Dave Verschueren.
« Cela varie d’une personne à l’autre. Une assistance psychologique est proposée si nécessaire. Souvent, la victime choisit son psychologue et se fait rembourser sa note d’honoraires. En cas de besoin urgent et/ou collectif, l’accompagnement d’AXA Assistance est appréciable », poursuit-il.
AXA, en collaboration avec d'autres organismes de soutien professionnel, s’investit dans l'accompagnement des victimes ainsi que dans des processus de remise au travail (groupes de paroles…).
Certains actes de violence font l’objet d’un appel à la Protection Juridique, tels ceux subis par les policiers dans l’exercice de leur fonction. Retrouvez dans notre article un exemple de l’article 52 de la loi sur la fonction de police et le cadre juridique applicable dans de telles circonstances. L'assurance PJ peut intervenir dans les frais de défense pour récupérer auprès du tiers responsable les dommages non indemnisés par l’assurance accident du travail.
Lutter contre les agressions au travail ?
En prendre conscience est un premier pas. Anticiper ce type d’événement, c’est possible et bénéfique : identifier ce qui accroît le risque d’agression au travail (activités, lieux, moments), les cibles potentielles parmi le personnel, etc.
La prévention et la formation aident l’agressé à dépasser la crise et permettent aussi à l’organisation d’agir. L’aide psychosociale, un droit pour la victime, peut permettre d’éviter une longue incapacité de travail. En conclusion, le risque psychosocial de la violence au travail a toute sa place dans votre plan de prévention.
Sources et supports de communication
Comment reagir a une agression : en video
Comment reagir a une agression : en pdf
L’étude AXA sur les agressions au travail
Guide agression, le point sur les exigences légales et nos conseils pour votre plan de prévention.