Grâce aux plateformes de téléconsultation apparues ces dernières années, il est désormais possible de consulter un médecin à distance, sans se rendre physiquement dans son cabinet. Cet usage s'est largement démocratisé, notamment durant la pandémie, et continue de s'inscrire dans les habitudes de nombreux patients. Comment fonctionne cette médecine à distance et combien coûte-t-elle aujourd'hui ?
Un usage de plus en plus intégré dans le parcours de soins
Pendant la crise du Covid-19, les autorités et les professionnels de la santé ont accéléré le déploiement de solutions de consultation à distance pour limiter les contacts physiques. Cette dynamique a permis d'étendre le dispositif à un nombre croissant de spécialités : psychologues, psychiatres, kinésithérapeutes, logopèdes...
Aux Pays-Bas, le Nederlands Instituut voor Onderzoek van de Gezondheidszorg indique que la consultation par visioconférence représente aujourd'hui 64 % des usages en santé numérique, une tendance appelée à se renforcer.
En Belgique, le Conseil national de l'Ordre des médecins reconnaît dans un avis officiel que la téléconsultation est un élément indispensable de l'offre de santé actuelle en complément à la visite physique. Elle constitue une réponse efficace aux délais d'attente prolongés, à la surcharge des services de garde, à la pénurie de médecins ou encore à l'excès de tâches administratives.
Preuve de cette évolution : la téléconsultation est aujourd'hui perçue comme une compétence à enseigner dans les facultés de médecine, à la demande même des étudiants en cours de formation. En parallèle, une enquête récente révèle que 40 % des sondés se disent intéressés par des consultations à distance avec un médecin généraliste.
Un cadre légal et un remboursement par la mutuelle
Depuis août 2022, l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (INAMI) a officialisé la reconnaissance de la téléconsultation dans le système de soins belge. Elle bénéficie d'un cadre légal clair et d'un système de remboursement, à l'instar de plusieurs autres pays européens.
Depuis, vous pouvez donc, autant de fois que nécessaire, consulter par téléphone ou vidéo :
- un professionnel avec qui vous avez déjà une relation thérapeutique parce que vous l'avez récemment consulté ou qu'il gère votre dossier médical global ;
- un spécialiste qu'un autre médecin vous a recommandé ;
- un service de garde de médecine générale.
Les téléconsultations sont en grande partie prises en charge par la mutuelle, pour autant que ces conditions soient respectées. Le coût d'une consultation à distance s'élève généralement à une vingtaine d'euros, avec remboursement partiel ou total selon votre statut de patient et les conventions entre votre prestataire et l'assurance maladie. Le gouvernement travaille encore à la mise en place d'un modèle définitif d'organisation et de financement des consultations à distance, notamment pour les généralistes.
Un usage appelé à se pérenniser
En 2025, la téléconsultation est devenue une option crédible pour de nombreux patients, notamment dans les zones rurales ou lorsqu'il est difficile de se déplacer. Elle ne se substitue certes pas à l'examen physique, mais représente une alternative efficace dans de nombreuses situations, notamment pour :
- le suivi de pathologies chroniques ;
- l'analyse de résultats médicaux ;
- la prescription ou le renouvellement d'un traitement ;
- la consultation psychologique ou de soutien mental.
La médecine numérique, dont la téléconsultation est un pilier, transforme en profondeur notre rapport aux soins. Elle offre plus de flexibilité, de rapidité et, dans certains cas, de confidentialité. À condition que l'usage reste encadré et que le lien humain reste central, cette forme de consultation pourrait bien devenir un réflexe pour de plus en plus de Belges.
